15 juin 2020

Le vélo, la distanciation physique naturelle face au Covid 19

Prendre de la distance est, dans la crise sanitaire mondiale que nous traversons, un enjeu capital. La situation actuelle met en question la manière dont nous occupons l’espace, dont nous l’aménageons, et la manière avec laquelle nous nous déplaçons. Alors que les espaces urbains n’ont cessé de se densifier, voilà qu’aujourd’hui, dans l’urgence, il devient impératif de se distancier. Nos modes de vie urbains nous apparaissent tout à coup totalement inadaptés.

Le vélo est ici un allié de taille : il permet de limiter la concentration des personnes dans les lieux clos que sont les transports en commun ou les voitures. Par sa faible envergure et par l’étroitesse des aménagements qu’il nécessite (sans parler de leurs coûts), le vélo libère également des aires urbaines déjà saturées.

http://humeur.tropdebruit.be/news/investir-l-espace-public-le-partage-de-la-rue

Cet espace libéré offre un potentiel important face à la crise du Covid 19, en dégageant des voies et des zones pour les piétons ou encore pour toutes formes de loisirs extérieurs qui remplacent bien souvent les loisirs intérieurs ou ceux « à forte concentration humaine » devenus impossibles.

Les villes françaises changent de braquet…

Depuis quelques semaines, de nombreuses métropoles françaises changent de braquet dans leurs politiques cyclables et comprennent le potentiel formidable de ce mode de transport à part entière. Le 15 mai, une trentaine de kilomètres de pistes cyclables éphémères, marquées à la peinture jaune et protégées de la circulation, avaient déjà fait leur apparition dans les rues du Grand Paris.

La carte des aménagements cyclables provisoires du Grand Paris est disponible sur la plateforme
https://velo-iledefrance.fr/accueil/cartecyclable/

A Nice, qui doit accueillir le grand départ du Tour de France 2020, la mairie envisage de quasiment doubler le nombre de kilomètres de pistes cyclables d’ici la fin du mois de mai, pour passer de 70 à 130km sur l’ensemble de la métropole. Toutes les métropoles, villes et collectivités territoriales semblent avoir pris la mesure du tournant cyclable qui s’imposait déjà et qui se présente désormais comme une mesure écologique et sanitaire d’urgence. L’Etat, assisté par la FUB (Fédération des usagers de la bicyclette) accompagne ce mouvement et a lancé le 11 mai dernier le « coup de pouce vélo », une aide de 50 euros pour la réparation de son vélo, la prise en charge d’une séance de remise en selle ou le financement de 60% des coûts de stationnement temporaire vélo.

Les entreprises se convertissent au vélotaf…

Les entreprises forment ici le dernier maillon de la chaîne d’incitation au report des modes de déplacement motorisés vers les mobilités actives, et de plus en plus d’entreprises font le choix de mettre à disposition de leurs employés des flottes de vélos pour faciliter les trajets domicile-travail dans cette période de déconfinement.

Car si le vélo permet aujourd’hui d’assurer la mise a distance des corps , il est également un outil qui réduit considérablement les distances, qui agrandit le champs des possibles, qui multiplie les espaces de proximité. En ville, le vélo se démarque presque toujours comme le moyen le plus rapide et le plus régulier pour se déplacer, sur de courtes distances comme sur plus de 10km. En effet un·e-cycliste roule à une allure moyenne de 15km/h, et cette moyenne varie peu selon l’état de la circulation. La vitesse moyenne d’une voiture est de 21km/h aux heures creuses mais chute à 12km/h aux heures de pointe.

Entre distanciation physique et proximité géographique, c’est dans ce paradoxe que se trouve la richesse de la Solution Vélo, qui s’impose comme une alternative crédible, sinon cruciale pour faire face à la crise actuelle.